Chroniques du Phare du Cap Ferret
Un voyage à travers le temps
1836

Le premier phare
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En août 1836, un camp provisoire s’installe sur la plage déserte pour loger les ouvriers. Le chantier dure trois ans et se révèle plus complexe que prévu. Les pierres, issues de carrières situées à 80 km, sont transportées par bateaux (certaines cargaisons se perdent en mer), et le terrain instable oblige à creuser jusqu’à 7 m de profondeur pour les fondations.
Le Phare du Cap Ferret, alors nommé « Phare d’Arcachon », voit officiellement le jour en 1840.
Conçu par l’ingénieur Claude Deschamps et édifié par les frères Escarraguel, il s’élève à 51 mètres de hauteur, à 2,5 km de la Pointe pour limiter l’impact de l’érosion, des vents et des courants. Son rôle est crucial : signaler les passes tumultueuses à l’entrée de la Baie d’Arcachon.
Conçu par l’ingénieur Claude Deschamps et édifié par les frères Escarraguel, il s’élève à 51 mètres de hauteur, à 2,5 km de la Pointe pour limiter l’impact de l’érosion, des vents et des courants. Son rôle est crucial : signaler les passes tumultueuses à l’entrée de la Baie d’Arcachon.
Archibald

L'anecdote du gardien
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Laissez-moi vous raconter une histoire digne d’un marin face à une tempête financière. Quand notre grande dame de lumière a vu le jour, on avait prévu une belle enveloppe : 204 946 francs et 61 centimes, soit un peu plus de 31 230 euros d’aujourd’hui. Mais vous savez comment vont les choses : les vents de la réalité soufflent parfois plus fort que prévu !
Le coût final, mes amis, a explosé pour atteindre 352 461 francs et 55 centimes, soit près de 53 730 euros. Un coup de tabac pour Dominique Escarraguel, l’entrepreneur en charge. Le pauvre homme a dû assumer ce surcoût comme un capitaine s’accroche à son navire en pleine tempête. Malheureusement, ce fut trop pour lui, et il a fait faillite.
Mais écoutez bien : il n’a pas sombré dans l’oubli. Il a laissé derrière lui une œuvre magistrale, un phare qui défie le temps et les marées. Alors, même s’il a payé le prix fort, son nom est gravé ici, dans chaque pierre, comme un marin qui aurait tracé sa route dans l’histoire.
1840

L'arrivée de la lentille de Fresnel
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Dès novembre 1840, le phare est équipé d’une lentille de Fresnel, alors alimentée par de l’huile de colza. Cette lentille sera remplacée en 1874 par un dispositif fonctionnant au pétrole, permettant de projeter un feu fixe blanc visible jusqu’à 40 km (7 lieues marines).
À ses débuts, le Phare du Cap Ferret se dresse seul au milieu des dunes, accompagné de deux bâtiments modestes (gardiens, Douane) et d’une jetée de 800 m pour l’accostage des bateaux de ravitaillement. Le paysage est très sauvage : peu d’arbres, du sable à perte de vue. Seuls quelques pêcheurs y vivent avant l’arrivée des ostréiculteurs, qui développeront progressivement 9 quartiers ostréicoles de Claouey au Cap Ferret.
À ses débuts, le Phare du Cap Ferret se dresse seul au milieu des dunes, accompagné de deux bâtiments modestes (gardiens, Douane) et d’une jetée de 800 m pour l’accostage des bateaux de ravitaillement. Le paysage est très sauvage : peu d’arbres, du sable à perte de vue. Seuls quelques pêcheurs y vivent avant l’arrivée des ostréiculteurs, qui développeront progressivement 9 quartiers ostréicoles de Claouey au Cap Ferret.
1905

15.14.13…2.1 : Feu !
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En 1905, le phare adopte un feu à éclair alterné rouge et blanc, alimenté par de la vapeur de pétrole. Il produit un éclat blanc de 5 secondes, suivi d’une éclipse de 15 secondes, puis un éclat rouge de 5 secondes, suivi à nouveau d’une éclipse de 15 secondes. Ce système novateur précède l’électrification complète qui n’interviendra qu’en 1929.
1940-1944

L’occupation allemande du Phare
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Dès 1940, l’armée allemande occupe le Phare du Cap Ferret, imposant un régime de travail obligatoire et « germanisant » le code des feux. Les gardiens Antoine Meaume et Jean Caule baissent volontairement l’intensité du feu pour résister, mais l’occupant découvre la ruse et les remplace par des homologues allemands.
Août 1944 : La débâcle explosive À l’approche de la défaite allemande, le génie militaire perfore le fût du phare pour y placer des explosifs et trois torpilles de 180 kg, reliées à un système de mise à feu logé dans un bunker tout proche, celui qui abrite aujourd’hui l’exposition « Moments Phare ». Dans la nuit du 21 au 22 août 1944, les soldats font sauter l’édifice pour ne pas le céder aux Alliés, bouleversant la population locale.
Août 1944 : Un amer de fortune construit en quelques jours Sitôt le phare détruit, il est impensable de laisser la côte sans vigie. Le Service Maritime de la Gironde érige un pylône provisoire de 31 m avec un feu rouge fixe, maintenu par des haubans. Certains vestiges de l’ancien phare (pierres, pièces métalliques) sont récupérés pour équiper la future tour.
Août 1944 : La débâcle explosive À l’approche de la défaite allemande, le génie militaire perfore le fût du phare pour y placer des explosifs et trois torpilles de 180 kg, reliées à un système de mise à feu logé dans un bunker tout proche, celui qui abrite aujourd’hui l’exposition « Moments Phare ». Dans la nuit du 21 au 22 août 1944, les soldats font sauter l’édifice pour ne pas le céder aux Alliés, bouleversant la population locale.
Août 1944 : Un amer de fortune construit en quelques jours Sitôt le phare détruit, il est impensable de laisser la côte sans vigie. Le Service Maritime de la Gironde érige un pylône provisoire de 31 m avec un feu rouge fixe, maintenu par des haubans. Certains vestiges de l’ancien phare (pierres, pièces métalliques) sont récupérés pour équiper la future tour.
Archibald

L'anecdote du gardien
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Ahoy, mes amis ! Laissez-moi vous conter une énigme digne d’un roman d’aventure. Nous sommes en 1944-1945, et après la destruction du Phare, la fameuse lentille de Fresnel, ce trésor de lumière, avait disparu ! Certains pensaient qu’elle avait été perdue à jamais dans les décombres. Mais non, la vérité est encore plus fascinante !
Antoine Meaume, avec l’autorisation des Ponts-et-Chaussées et, tenez-vous bien, la complicité d’un officier allemand opposé au régime, avait réussi à l’extraire. Malheureusement, des soldats l’ont embarquée sur un navire, pensant sans doute l’emmener loin. Mais voilà qu’une tempête, capricieuse comme seule la mer sait l’être, les force à débarquer leur précieux butin à Blaye.
Là, la lentille trouve refuge grâce à des résistants qui la cachent. Endommagée lors d’un bombardement, elle n’est cependant pas détruite. Restaurée avec soin, elle sera un jour réintégrée dans le nouveau Phare du Cap Ferret, plus grand et plus moderne, où elle brille encore aujourd’hui. Une véritable odyssée, vous ne trouvez pas ?
1946-1949

La Renaissance du Phare
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Après la guerre, le Phare du Cap Ferret fait l’objet d’une reconstruction ambitieuse. En 1946, l’architecte Georges Martin s’inspire des plans d’origine, tout en ajoutant des bâtiments pour les gardiens. La tour, en béton armé, atteint désormais 53 m, avec un parement peint et un balcon en pierre de taille sous la lanterne.
1995

L'automatisation
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Depuis 1995, l’allumage de la lanterne est automatisé selon la luminosité ambiante. La lentille elle-même tourne autour de l’ampoule (plutôt que l’inverse), et des ampoules à halogénures métalliques (aujourd’hui 250 W) remplacent les anciens modèles plus énergivores. En cas de panne, un groupe électrogène et des batteries prennent le relais.
Archibald

L'anecdote du gardien
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Ahoy, mes amis ! Avant l’automatisation, allumer la lentille du Phare, c’était une vraie aventure. Chaque soir, il fallait grimper les 258 marches avec des bidons d’huile, nettoyer chaque facette de la lentille de Fresnel pour qu’elle brille, puis allumer la lampe avec précaution. Une petite flamme devenait un éclat capable de guider les marins, mais gare au vent ou à la chaleur : un rien pouvait tout compromettre.
Je me souviens d’une nuit où une bourrasque a failli éteindre la lampe. J’ai dû me jeter dessus pour la rallumer à temps. Quand la lentille tournait enfin, projetant sa lumière à travers l’horizon, c’était un vrai triomphe. Chaque allumage, c’était une bataille gagnée contre la nuit.
Années 2000

Le Phare d'aujourd'hui
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Un Phare classé Monument Historique
Inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 2009, le phare du Cap Ferret est officiellement reconnu pour sa valeur patrimoniale. Cette protection implique une responsabilité partagée entre l’État, propriétaire, et les gestionnaires, afin de garantir la préservation de l’édifice et l’entretien du parc qui l’entoure. Toute modification ou aménagement doit ainsi prendre en compte l’histoire et la singularité de ce monument emblématique du littoral atlantique.
2018 : Travaux d’envergure Les Phares et Balises (division du Verdon-sur-mer), chargés de la gestion et de l’entretien, orchestrent en 2018 des opérations spectaculaires de peinture extérieure et la réfection complète du garde-corps au sommet du fût, effectuées grâce à des hélicoptères et des équipes spécialisées. Le Phare du Cap Ferret est la propriété de l’État, placé sous la responsabilité de la DIRM Sud Atlantique (Direction Interrégionale de la Mer). La commune et son Office de Tourisme participent également à sa mise en valeur et à son exploitation touristique.
2018 : Travaux d’envergure Les Phares et Balises (division du Verdon-sur-mer), chargés de la gestion et de l’entretien, orchestrent en 2018 des opérations spectaculaires de peinture extérieure et la réfection complète du garde-corps au sommet du fût, effectuées grâce à des hélicoptères et des équipes spécialisées. Le Phare du Cap Ferret est la propriété de l’État, placé sous la responsabilité de la DIRM Sud Atlantique (Direction Interrégionale de la Mer). La commune et son Office de Tourisme participent également à sa mise en valeur et à son exploitation touristique.
Archibald

Le petit mot du gardien
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Dans ce mille-feuille de papiers et parchemins, on s’y retrouve, foi de gardien ! Mais attention, la moindre intervention sur ce noble site est soumise à l’avis de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Rien ne se fait sans leur aval, comme les marées respectent la lune.